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Les États-Unis auraient déployé des armes nucléaires au Royaume-Uni, une première depuis 2008
Les États-Unis auraient déployé des armes nucléaires au Royaume-Uni, une première depuis 2008

Le Figaro

time01-08-2025

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Les États-Unis auraient déployé des armes nucléaires au Royaume-Uni, une première depuis 2008

Ce déploiement supposé de bombes thermonucléaires américaines sur le sol britannique intervient dans le contexte d'un durcissement des relations entre les États-Unis et la Russie. Les États-Unis auraient stationné des armes nucléaires au Royaume-Uni pour la première fois depuis plus de quinze ans, indiquait Bloomberg le 28 juillet, qui s'appuie sur des analystes américains de la défense et des données open source. Le 16 juillet dernier, un avion transporteur C-17 de l'US Air Force aurait volé avec son transpondeur activé – rendant ainsi son identification et sa localisation publiquement visibles — depuis un dépôt d'armes nucléaires américain à la base aérienne de Kirtland à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, vers une base aérienne de la ville britannique de Lakenheath. Cet avion appartient au «Prime Nuclear Airlift Force», une unité spécialisée dans le transport d'armes nucléaires. Quant à la base de Lakenheath, elle a longtemps servi de dépôt pour les armes nucléaires américaines en Europe, jusqu'à leur retrait en 2008. Publicité Relations tendues entre les États-Unis et la Russie Les armes supposément déplacées seraient des bombes thermonucléaires B61-12. Il s'agit d'une version modernisée d'un modèle développé au cours la guerre froide. L'information est cependant impossible à vérifier puisque ni Londres ni Washington n'ont réagi. Les deux pays ont depuis longtemps comme politique de ne jamais commenter la localisation des arsenaux nucléaires. «Il y a de fortes indications» que les États-Unis ont «renvoyé» des armes nucléaires au Royaume-Uni, a cependant déclaré Hans Kristensen, directeur du Projet d'information nucléaire de la Fédération des scientifiques américains. Ces dernières semaines, le président américain Donald Trump a durci son approche envers Poutine, acceptant d'envoyer à l'Ukraine davantage de missiles Patriot de fabrication américaine via des achats européens et menaçant de frapper la Russie de droits de douane secondaires si elle n'acceptait pas un cessez-le-feu dans les 50 jours. En laissant les transpondeurs de vol allumés, les États-Unis souhaitaient sans doute montrer à la Russie qu'ils ne réduisent pas leur capacité nucléaire en Europe, a de son côté avancé auprès de Bloomberg William Alberque, chercheur principal au Pacific Forum basé en Europe. Les responsables de l'OTAN ont refusé de commenter dans l'immédiat. En 2008, les États-Unis avaient retiré leurs bombes nucléaires de la base britannique de RAF Lakenheath, mettant fin à plus de 50 ans de présence nucléaire sur le sol britannique. Le président démocrate Obama cherchait alors à «réinitialiser [reset, NDLR]» les relations entre Washington et Moscou, se disant partisan d'un monde débarrassé de ses armes nucléaires. Cette décision faisait ainsi partie d'une stratégie de réduction des armes nucléaires tactiques en Europe après la Guerre froide. Le Royaume-Uni possédant déjà sa propre force de dissuasion nucléaire stratégique, le maintien d'armes américaines sur son sol n'était également plus vraiment jugé nécessaire. Les États-Unis conservent aujourd'hui des bombes B61-12 dans plusieurs pays alliés (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Turquie). Le retour de ces armes au Royaume-Uni serait ainsi le signe d'un élargissement stratégique de la dissuasion nucléaire américaine. Et la base de Lakenheath reprendrait son rôle de maillon essentiel d'un tel dispositif.

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